Les restes d'une femme vampire exhumés à Venise en 2006

12/01/2013 15:46

En 2006, une équipe d'archéologues italiens effectue des fouilles dans une fosse commune sur l'île de Lazzaretto Nuovo, située dans la lagune de Venise. Cette équipe fait alors une étrange découverte. Cette île a en effet servi de lieu de quarantaine et de cimetière à des dizaines de milliers de malades lors des vagues de peste du XVIe et du XVIIe siècles.

Au cours de leurs fouilles, les archéologues font une étrange découverte : un crâne avec une brique coincée dans la machoire.

Les scientifiques ont montré que cette femme était âgée d'une soixantaine d'années, un âge avancé pour l’époque. Pour expliquer pourquoi cette femme avait fait l’objet d’un tel rituel, ils ont émis une hypothèse pour le moins surprenante : elle aurait été soupçonnée de vampirisme. La pierre plantée dans sa bouche aurait alors été destinée à l'empêcher de mastiquer son linceul et d'aller sucer le sang des vivants.


Les scientifiques rappellent qu'au XVIe siècle, le mythe du vampire, ce mort-vivant qui se relèvent de sa tombe pour aller se nourrir du sang des vivants, était très répandu en Europe. Dans le cas de Venise, cette croyance populaire ajoutée à une mauvaise interprétation des phénomènes de décomposition des cadavres peut expliquer la pratique du rituel observé.

Lors de l'épidémie de peste qui a sévit à Venise, le nombre très important de morts a obligé les autorités de l'époque à faire rouvrir régulièrement des fosses communes pour enterrer rapidement tous les nouveaux cadavres. Les fossoyeurs devaient alors être confrontés à des phénomènes très impressionnants qu'ils ne pouvaient expliquer : les poils ou les ongles qui semblent avoir continué de pousser, comme si le défunt était toujours en vie; des corps émettant des bruits ou pire, des mouvements, des cadavres présentant un ventre gonflé, comme après un festin; un trou dans le linceul au niveau de la bouche de certains corps comme s'il avait été mastiqué et du sang sortant de la bouche.


Tous ces phénomès, particulièrement effrayants et inexplicables à l'époque, ne pouvaient être attribués qu'à des êtres surnaturels. Mais ils sont parfaitement connus aujourd'hui : la peau, en se rétractant, donne l'illusion que les ongles, les poils et les cheveux ont continué de pousser après la mort; les ventres sont gonflés par les gazs de putréfaction ce qui explique les bruits et les mouvements qui peuvent, occasionnellement, être perçût sur les cadavres; les tâches au niveau de la bouche sont provoquées par l'écoulement de fluides naturels dont la décomposition peut, ensuite, entraîner la formation d'un trou dans le linceul...

Le rituel pratiqué sur cette femme découverte dans une fosse commune de l'île de Lazzaretto Nuovo serait donc le résultat d'un manque de connaissances scientifiques et d'une croyance aux vampires en pleine expansion dans l'Europe du XVIe siècle. Mais en 2007, deux squelettes vieux de 1200 ans, enterrés avec une pierre coincée la bouche, ont été découverts en Irlande. Ainsi, la pratique de ce rite et la croyance aux morts-vivants peuvent être observés à des époques et en des lieux très éloignés.